"Les camps de concentration étaient une pièce maitresse du fonctionnement du régime. Leur raison d'être était multiple.
      Il s'agissait essentiellement de mettre physiquement hors d'état de nuire les adversaires ou ennemis, c'est à dire tous ceux considérés comme indésirables par les nazis."
     Les camps de concentration nazis naquirent en 1933, en même temps qu'arrivait au pouvoir en Allemagne le régime nazi, dont ils représentent l'institution la plus caractéristique. Ils étaient d'abord destinés à éliminer et à "rééduquer" les Allemands antinazis : communistes, socio-démocrates, objecteurs de conscience, Juifs, catholiques et protestants. En même temps, les gardiens (les SS à partir de 1936) qui, selon l'idéologie nazie, devaient former l'aristocratie de la race Allemande, faisaient leur apprentissage de chefs en cultivant une inexorable brutalité, une insensibilité sans faille, et un parfait automatisme dans l'obéissance.
      A partir de l'occupation de la Pologne en 1939, les camps proliférèrent. Y furent enfermés des ressortissants de vingt nations, hommes, femmes et enfants : Polonais d'abord, puis prisonniers de guerre russes non protégés par la Convention de Genève, que l'URSS n'avait pas signée, et résistants de tous les pays de l'Europe occupée.
  Avec les besoins de l'économie de guerre nazie, ils devinrent d'immenses réserves de main-d'oeuvre servile, sans exigence, et indéfiniment renouvelable, qui alimentèrent des régions de la "Grande Allemagne". A cette "extermination par le travail", selon la formule retenue par le procès de Nuremberg, s'ajouta bientôt l'extermination systématique des races "inférieures", Juifs et Tziganes, puis Slaves, appelés, pour les Juifs "solution finale", et pratiquée dans les chambres à gaz, pourvoyeuses des fours crématoires.